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Les Nouba

L’essor culturel et économique hispano-maghrebin a permis de préserver l’art musical andalou et ses vingt quatre nouba. De ces vingt quatre modes, ne nous sont parvenus que quinze dont douze seulement peuvent être exécutés complètement.

Ces modes ont pour nom :

DIL, RAML, RAML MAYA, ZIDANE, MEZMOUM, MEDJENBA, RASD, RASD DIL, DIL, H’SIN, GHRIB, SIKA et MAYA. Les trois autres modes qui nous sont parvenus incomplets sont connus sous la dénomination de : AARAK, DJARKA et MAOUEL…

On rapporte que chaque nouba correspond à un moment des douze heures de la journée et des douze heures de la nuit. Les chanteurs et les instrumentalistes jouant chacun à son tour.

La Nouba désigne généralement une suite de morceaux musicaux appartenant à un même mode. Elle se compose traditionnellement d’une ouverture dite «touchia», d’un prélude vocalisé dit «Istikhbar» et de cinq parties, sortes d’entrelacements de thème appartenant à une même mélodie avec un rythme propre à chacune d’entre elles. Le «N’klab», facultatif est joué sur un rythme binaire, le «M’sader» ou moderato, le «Bétaihi», le «Derdj» qui ressemble à l’Adagio, « l’Inséraf » au largobasit et le «N’khilas» au final allégro de la musique classique occidentale. Chacune des parties étant jouée à l’unisson ou individuellement.

Il arrive que les quatre premières parties de chaque nouba soient chantées par le Cheikh «chef d’Orchestre».Quand au final, il est joué par l’ensemble des musiciens en chœur.

Le mouvement de chaque partie est rapide quand el est exécuté par l’Orchestre, il est plus lent quand il est chanté en chœur.

Globalement la structure d’une nouba peut présenter certaines analogies avec celles des sonates et des symphonies occidentales.

Des différences peuvent être observées dans l’exécution des nouba, par chacune des trois grandes Ecoles de Musique Andalouse, qui existent en Algérie, à Alger (SANAA), Constantine (MAALOUF) et Tlemcen (GHARNATI). Dar El Gharnatia de Koléa appartient doctrinalement à l’Ecole d’Alger.

La répétition et le respect des formule héritées de l’époque médiévale andalouse, n’ont pas empêché de grands cheikh de la musique andalouse de donner naissance à un véritable art andalou national algérien, représenté par les trois grandes Ecoles mères d’Alger, de Tlemcen et de Constantine. Des transformations progressives ont été apportées surtout au niveau instrumental et cela pour mieux se plier aux aspirations et aux goûts musicaux et artistiques propres à chaque région du pays, sans pour autant perdre de vue la spécificité de chaque nouba.

Les rapports futurs entre cet art séculaire et le prochain millénaire qui semblent d’ores et déjà dominés par le phénomène de mondialisation culturelle, exigent des amoureux du patrimoine musical andalou plus de vigilance et plus d’approfondissement de leur art, pour ne pas avoir à trop subir un dictat technico-culturel soucieux de la matérialité du développement que de l’épanouissement de l’homme.

Dar El Gharnatia, en toute modestie, entend contribuer à ce que l’homme puisse se retrouver, se préserver, face au fratras technologique et au matérialisme qui a tendance à déstabiliser les sociétés les plus vulnérables en les empêchant de penser à se prendre en charge réellement et dans le cadre d’une dimension humaine et spirituelle seule susceptible d’assurer à chacun une vie saine et sans super flux. C’est ainsi qu’elle se veut pépinière porteuse d’avenir et d’espoirs. Dans ce contexte bien précis, la musique andalouse joue le rôle du catalyseur culturel et artistique autour duquel se construira l’homme puis le citoyen de demain. Il s’agit là d’un défi porté par une vision progressiste de l’avenir…d’une croyance.